Thèse de Doctorat

Vendredi 13 décembre 2013
Amphi 208 (Cœur d’Ecole) à 14h

 

Echanges trophiques entre Hebeloma cylindrosporum et Pinus pinaster : analyse de systèmes de transport fongiques de potassium et de phosphate inorganique impliqués dans la symbiose ectomycorhizienne

Kévin Garcia
BPMP, équipe Canaux

 

Ecole Doctorale : SIBAGHE – Systèmes Intégrés en Biologie, Agronomie, Géosciences, Hydrosciences et Environnement
Spécialité : BIP – Biologie Intégrative des Plantes – UM2

 

Composition du jury :
Gilles GAY, Pr/Université Claude Bernard, Lyon, Rapporteur
Uwe NEHLS, Pr/Universität Bremen, Allemagne, Rapporteur
Michel LEBRUN, Pr/Université Montpellier II, Examinateur
Daniel Wipf, Pr/Université de Bourgogne, Dijon, Examinateur
Sabine ZIMMERMANN, CR/CNRS, Montpellier, Directrice de thèse

 

Résumé :
La symbiose ectomycorhizienne se définie comme une association mutualiste entre les racines des plantes ligneuses et le mycélium de champignons du sol. Elle est majoritaire dans les écosystèmes forestiers de l’hémisphère nord et permet l’amélioration de la nutrition hydrominérale des plantes ligneuses, notamment lorsque la disponibilité en ressources se fait rare. Des données transcriptomiques et génomiques du champignon ectomycorhizien Hebeloma cylindrosporum ont permis d’identifier différents gènes codant pour des protéines capables de transporter des nutriments. L’implication éventuelle de ces systèmes de transport dans la nutrition potassique et phosphatée ectomycorhize-dépendante de la plante hôte Pinus pinaster reste à évaluer. Dans cette étude, deux gènes candidats codant pour des systèmes de transport de potassium (K+), HcTrk1 et HcSKC, et deux autres pour des transporteurs de phosphate inorganique (Pi), HcPT1.1 et HcPT2, ont été analysés. Des approches permettant la localisation dans l’ectomycorhize des transcrits (hybridation in situ) et des protéines (fusion traductionnelle) de ces candidats ont été générés. Ces différents outils ont permis de montrer que le transporteur HcTrk1 et le canal HcSKC étaient respectivement localisés dans l’ectomycorhize au niveau des sites de prélèvement et de relargage du K+. D’autre part, des lignées transgéniques d’H. cylindrosporum sur- et/ou sous-exprimant ces gènes ont été produites afin de voir si la nutrition végétale en K+ et en Pi était impactée. Ainsi, l’utilisation en mycorhization de lignées surexprimant HcTrk1 et sous-exprimant HcSKC ont montré une diminution de la nutrition potassique et de l’homéostasie du phosphore de la plante hôte. Les mêmes types d’approches ont été utilisés avec les transporteurs de Pi HcPT1.1 et HcPT2. En utilisant des lignées transgéniques, il a ainsi pu être montré que la surexpression de HcPT1.1 en condition carencée décrite précédemment était liée à l’activité de son promoteur. Quant au transporteur HcPT2, des analyses préliminaires de localisation suggèrent qu’il pourrait être impliqué dans le prélèvement de Pi du sol et dans son relargage au niveau du réseau de Hartig. Des études complémentaires restent cependant à mener. Enfin, cinq autres systèmes de transport de K+ et trois de phosphate ont été récemment identifiés à partir du génome d’H. cylindrosporum, ouvrant la voie à la dissection fine des mécanismes moléculaires régissant la nutrition potassique et phosphatée ectomycorhize dépendante de P. pinaster.


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