Par Sébastien Julian, publié le 15/03/2020 dans l’Express

Avec une teneur élevée en protéines et des racines capables de capter très efficacement le phosphate présent dans le sol, cette légumineuse intéresse de plus en plus les chercheurs.

Verra-t-on un jour des champs de lupins blancs à perte de vue dans les plaines françaises ? Nous en sommes encore loin. Pour l’heure, la culture de cette légumineuse représente à peine 3 000 hectares en France, et trois céréales – le blé, le maïs et le riz – comblent à elles seules 90 % des besoins alimentaires de la planète. Difficile, donc, de voir ce qui pourrait entamer cette hégémonie. « Mais cela n’empêche pas le lupin blanc d’avoir un bel avenir », estime Benjamin Péret, du laboratoire de biochimie et physiologie moléculaire des plantes (CNRS/Inrae/SupAgro/université de Montpellier).

Le chercheur vient de coordonner les efforts de 11 laboratoires – français et étrangers – afin de séquencer le génome de cette plante. La liste de ses 38 000 gènes, mise à la disposition de la communauté scientifique, ouvre de nombreuses pistes de recherche. « Les graines de lupin blanc possèdent une teneur brute en protéines élevée : entre 30 et 40 %, contre de 15 à 20 % pour les autres légumineuses (pois, lentilles, pois chiches…). Cela en fait une candidate idéale pour nourrir la population mondiale, au moment où la demande pour des protéines végétales se fait de plus en plus forte », commente Benjamin Péret. Par ailleurs, l’Europe encourage de plus en plus d’études scientifiques visant à une autonomie en protéines, ajoute-t-il. Avec, sans doute, l’objectif de réduire les importations de tourteaux de soja provenant du continent américain. Dans ce contexte, la filière lupin a donc une carte à jouer.

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