Anthrenus verbasci (Linnaeus, 1767)

Synonyme(s) : 

Byrrhus verbasci Linnaeus, 1767 ; Bostrichus varius Fabricius, 1775
Anthrenus varius Fabricius, 1775 ; Anthrenus florilegus Fourcroy, 1785 
Dermestes varius Schneider, 1785 ; Anthrenus adspersus Herbst, 1797 
Anthrenus tricolor Herbst, 1797 ; Anthrenus pictus Germar, 1813
Anthrenus tomentosus Thunberg, 1815.

Noms usuels

  • Anthrène bigarré des tapis ; Anthrène à bandes
  • Varied cabinet beetle ; Small cabinet beetle
  • Gorgojo de las alfombras
  • Wollkrautblütenkäfer

Classification :

  • Ordre :  Coleoptera
  • Famille :  Dermestidae
  • Genre :  Anthrenus
  • Espèce :  verbasci

Indice de fréquence :

5
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Généralités

En été l’adulte de l’Anthrène bigarré butine les fleurs, en particulier celles d'ombellifères et du Bouillon blanc, pour se nourrir du nectar. Dès les premiers froids il recherche un abri, délaissant parfois la nature, pour préférer des endroits plus chauds et c’est pour cela qu’il trouve fréquemment refuge dans les maisons.

Il a aussi une prédilection pour les musées (ou locaux assimilés) où ses larves pourront continuer à se nourrir en endommagent gravement les collections entomologiques et les animaux naturalisés (poils de mammifères et plumes d’oiseaux).
L’Anthrenus verbasci est parfois utile car c’est un auxiliaire (prédateur) de larves de chenilles comme celles du Bombyx disparate.

L’éclosion des œufs a lieu principalement en automne et le cycle complet de développement peut demander une année.
Les adultes de cette espèce ne sont quasiment pas nuisibles ; seules les larves, qui passent tout le temps de leur développement dans les vêtements, fourrures, tapis, garnitures de meubles et surtout dans les collections d’insectes, y font d’énormes dégâts.

C’est durant les mois les plus chauds (de juin à début octobre) que cet insecte est le plus nuisible.
Quand cela est possible on peut partiellement limiter les populations en passant un aspirateur adapté sur les matériaux infestés par les larves (tapis, vêtements, lainages...).
Une inspection régulière des collections peut limiter une infestation de grande ampleur. On connaît peu d’ennemis naturels des Anthrènes à part des Hyménoptères Bethylidae qui parasitent leurs larves ou encore l’arachnide Pseudoscorpion Cheiridium museorum (Leach) qui est prédateur des larves.

L’adulte de l’Anthrenus verbasci ressemble beaucoup à celui de l’Anthrenus museorum ou de l’Anthrenus flavipes ; les critères de reconnaissance donnés pour chacune de ces espèces présentes dans les fiches permettront toutefois de les différencier. L'Anthrène bigarrée des tapis est fortement attirée par la lumière et peut aisément être piégée aux ultraviolets.

Critères de reconnaissance

Adulte

Taille    

De 2 à 3,5 mm de longueur.


Aspect    

Forme ovoïde très arrondie à l’avant et à l’arrière. La tête est petite, les antennes, assez courtes ont 11 articles, les 3 derniers forment une massue compacte. Les yeux sont légèrement arrondis (ils sont échancrés chez Anthrenus flavipes) et les pattes assez courtes peuvent se rétracter dans des logettes présentes à la face ventrale. Le pronotum est court et se termine, vers les élytres, en forme d’un V très ouvert. Les élytres sont étroits (1,4 fois plus longs que larges) et à bords parallèles sur les 3/4 de leur longueur. Les écailles élytrales sont étroites et filiformes chez A. verbasci alors qu’elles sont moins allongées chez A. museorum et arrondies chez A. flavipes.


Coloration    

Coloration foncière jaune ocre à marron avec des taches ou des bandes blanchâtres ou noires. Les élytres sont colorés par 3 bandes horizontales blanchâtres en forme de vague. Le dessous de l’abdomen est largement gris cendré avec des taches sombres à l’extrémité latérale de chaque sternite.

Larve

Taille    

4,5 mm à leur développement complet.


Aspect    

Ressemble à un petit ver blanc dont l'ensemble du corps est hérissé de poils. Le corps, étroit en avant s'élargit progressivement vers l'arrière à la différence de l’Anthrenus flavipes où l’avant du corps est plus large que l’arrière 7 anneaux sont visibles, le 5ème étant beaucoup plus sombre. La larve possède sur tout le corps des touffes de poils sombres qui sont légèrement plus longs sur les cotés. A l’extrémité inférieure de l’abdomen, elle possède 3 plumeaux de longues soies lancéolées convergentes vers l’arrière, qui s’érigent en forme d’éventail lorsqu’elle se sent en danger. Ceci est une caractéristique de l’ensemble des espèces qui appartiennent au genre Anthrenus.

 

Coloration    

Jaune foncé à brun virant parfois au noir.
La tête est plutôt orangée.

Cycle de développement

Le développement de cet insecte, du stade œuf à celui d’adulte demande de 200 à 350 jours en général et il peut y avoir, selon les conditions thermo hygrométriques ambiantes 1 ou 2 générations annuelles.

Ces conditions optimales ne se rencontrent que dans les endroits chauffés (30° C), à l’inverse dans des conditions moins favorables, voire extrêmes, le cycle de développement peut prendre jusqu’à 2 ans et plus.
Pendant l’été, les femelles rentrent fréquemment dans les habitations pour pondre, elles sont alors visibles sur les vitres ou aux abords des fenêtres.

Après l’accouplement la femelle dépose ses œufs (de 20 à 200) sur les divers substrats (cf. matériaux infestés) qui serviront de nourriture et d’abris à ses larves.
Au bout d’une à 2 semaines d’incubation les larves néonates vont commencer à s’alimenter et à perpétrer leurs dégâts.
Le nombre de stades larvaires est variable, de 5 ou 6 en moyenne il peut atteindre 29.

Le développement de la larve, très dépendant de la température et de la richesse nutritive du milieu, peut durer seulement quelques mois en conditions optimales et plusieurs années en milieu défavorable.
La larve se transforme ensuite en nymphe, celle ci est assez courte et de couleur jaunâtre.
La nymphose dure 8 jours à 30 ° et une dizaine de jours à 24°.

Cependant, parvenu au stade adulte, l’insecte séjournera encore jusqu’à une semaine dans la nymphe avant de s’envoler vers l’extérieur.

Matériaux infestés

  • Amidon

  • Chitine

  • Collagène

  • Épices, végétaux, herbiers

  • Kératine

Les collections entomologiques sont particulièrement touchées par cet insecte.
Son régime alimentaire comprend également tous les dérivés de substances animales (laine, peau et même les tapis et les moquettes).
Le blé, la farine et même certains produits pharmaceutiques ou de drogueries peuvent être infestés par les larves.

Cette espèce se rencontre fréquemment sur les blés raticides utilisés en vrac dans la lutte contre les rongeurs.
Dans la nature les larves se développent surtout dans les nids d’oiseaux où elles se nourrissent de fragments de plumes et de poils.

  • Dégradation observée sur un oiseau naturalisé (Epervier d'Europe) Attaques des os et des plumes

  • Contenu d'un cocon d'araignée dévoré par les larves d'A.verbasci

Répartition géographique

Espèce cosmopolite, mais surtout commune en régions tempérées.